LE RADON
TEMOIN DE LA RADIOACTIVITE DU CHARBON

Tout comme l'argent sale le radon n'a pas d'odeur.

le radon, du sol à l'atmosphère

Le radon est un gaz radioactif, produit de la désintégration de l'uranium 238. Comme le montre le schéma ci-dessus, il donne naissance au polonium 218, au polonium 214, au plomb 214 et au bismuth 214. Ceux-ci sont éminemment radioactifs et donc cancérigènes. On a pu voir dans un passé récent que le polonium était très efficace pour l'élimination des agents secrets.

Chaque gisement de charbon a ses caractéristiques particulières. Tout spécialement, ils diffèrent beaucoup par la quantité d'éléments radioactifs qui s'y trouvent.

Uranium, polonium, plomb et bismuth radioactifs sont des solides qui restent sagement dans le sol si l'on ne va pas les y chercher. Il n'en va pas de même du radon qui, lui, est un gaz et se répand en surface. Alors qu'en Auvergne, en Bretagne, dans les Vosges, il émane du sous-sol constitué de roches cristallines, contenant les radioéléments que le volcanisme a fait remonter des entrailles de la Terre, le radon détecté sur le territoire de la commune de Cossaye, dont le sous-sol est formé de roches sédimentaires, ne peut provenir que du gisement de charbon et son abondance (mesurée à 506 BQ/M3, alors que l'OMS vient de ramener la dose tolérable à moins de 100) témoigne que ce gisement est particulièrement riche en éléments radioactifs.

     Lors de l'exploitation de la mine les micropoussières émises, dont tout le monde s'accorde à reconnaître la nocivité pour les voies respiratoires et le système cardiovasculaire, présenteront un danger supplémentaire du fait de leur radioactivité. Car il est une particularité qui rend encore plus agressives ces micropoussières. Elle ressort d'une étude publiée par le    « Bund » (Association allemande pour l'Environnement et la protection de la Nature). Cette particularité est l'affinité du radon pour le charbon. Elle est connue de longue date, puisque l'un des moyens de fixer le radon est de l'absorber sur du charbon. Elle explique comment le radon se fixe sur les micropoussières, qui le véhiculent au plus profond de nos poumons, où il a tout loisir d'exercer son action cancérigène en se transformant en polonium, en plomb et en bismuth radioactifs. Vingt huit citations de travaux scientifiques allemands, américains du nord, australiens, britanniques, confirment ce fait qui est systématiquement occulté par la censure officielle au service du lobby du charbon sévissant outre-rhin aussi bien que chez nous.

La présence d'éléments radioactifs dans le charbon est confirmée par l'étude des poussières et des cendres produites par sa combustion dans les centrales.

Le texte suivant se passe de commentaires :

« Peu de gens savent que les centrales au charbon émettent d'énormes quantités de radioactivité. Le charbon contient en moyenne 1.3 ppm d'uranium et 3,2 ppm de thorium. En 1982 les centrales thermiques au charbon des Etats-Unis on émis dans l'air 801 tonnes d'uranium et 1907 tonnes de thorium sous formes de poussières, alors que les centrales nucléaires de ce pays n'ont produit que 130 tonnes de déchets radioactifs, non pas émis dans l'air mais contenus dans des fûts ou dans du béton. L'uranium-238 émis par les centrales thermiques est transformé par le rayonnement solaire et cosmique en plutonium-239 qui est éminemment toxique par inhalation. Il est donc beaucoup plus dangereux de vivre dans le voisinage d'une centrale thermique au charbon que près d'une centrale nucléaire. 

Plusieurs centrales thermiques au charbon en Grande-Bretagne ont du fermer parce que leurs environs étaient devenus trop radioactifs. En plus les centrales au charbon émettent de grandes quantités de radon, gaz qu'il est difficile de capter par des filtres. Comme sont difficiles à capter les dioxines émises par les centrales thermiques. Les eaux usées des centrales au charbon sont également radioactives. L'Environmental Protection Agency des Etats-Unis calcule que toutes les centrales au charbon du monde émettent chaque année 6 630 tonnes d'uranium (Chernobyl avait mis 5 tonnes de substances radioactives dans l'air) et 16 320 tonnes de thorium dans la biosphère, soit un demi kilo pour chaque habitant de la terre ». (Pierre Lutgen  Docteur es Sciences. Luxembourg.).

L'association Robin des bois a remis début avril 2008 la longue étude que lui avait commandé l'Autorité de sûreté nucléaire.

« Il en ressort que le minerai de charbon est un véritable cocktail de produits radioactifs. On y trouve notamment du potassium 40, du radium 228, du thorium 232, mais aussi du polonium 210, du plomb 210 et de l'uranium 238. Avec des variations spectaculaires d'un gisement à l'autre, et même dans un même gisement. Certains minerais, comme en Croatie, la radioactivité du charbon atteint 1000 Becquerels par kilogramme. La combustion du charbon concentre fortement la radioactivité dans les cendres : elle est multipliée par 7 à 10. individuelle d'un micro-Sievert par an ». (Denis Delbecq).

La richesse des cendres de charbon en éléments radioactifs est telle que la société Sparton croit pouvoir tirer profit de la récupération de l'uranium, qui est lessivé des cendres à l'aide d'acides et d'eau.

 

Le radon est un gaz radioactif d'origine naturelle présent sur l'ensemble de la surface terrestre. Il provient surtout des sous-sols granitiques ou volcaniques ainsi que de certains matériaux de construction.

Les études épidémiologiques menées chez les mineurs de fond ont clairement montré des excès statistiquement significatifs de mortalité par cancer du poumon après exposition prolongée au radon. De fait, le Centre international de recherche sur le cancer a classé le radon comme cancérigène pulmonaire certain chez l'homme (groupe 1)

L'arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque lié au radon dans les certaines catégories d'établissements ouverts au public1 précise notamment la liste des 31 départements prioritaires. Les mesures de radon y sont rendues obligatoires. Tous ces départements ont lancé les mesures demandées.

 

La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la santé a consacré un numéro d'«Etudes et résultats» à l'état de santé de la population en France et au suivi des objectifs de la loi de santé publique. Dans un paragraphe intitulé «Environnement, un enjeu de santé publique majeur», les auteurs précisent qu'en 2000, 32.000 décès étaient attribuables «à une exposition de long terme à la pollution atmosphérique urbaine dont plus de la moitié seraient causés par la pollution automobile». De plus, 60.000 à 190.000 crises d'asthme et 110.000 bronchites seraient chaque année liées à la pollution de l'air.

Concernant les habitations, deux gaz toxiques sont surveillés : le radon, dont l'exposition entraînerait 13% des décès par cancer du poumon, et le monoxyde de carbone, dont les décès constituent la première cause de mortalité par inhalation toxique en France

Pour consulter ce numéro de février 2008 

 

 

 

Documentation

 

 

L'INERIS a établi en mars 2009 un rapport  dans le cadre de l'accord de partenariat scientifique entre l'IRSN et l'INERIS. Ce travail fait partie du programme d'appui technique de l'INERIS au MEEDDAT (Bureau du Sol et du Sous-Sol, B3S) relatif à la gestion de l'après-mine (programme EAT-DRS 03).

Les mesures récentes réalisées par l'INERIS dans différents contextes miniers (bassin ferrifère lorrain, mine de fer de May-sur-Orne, bassin houiller du Centre-Midi.) montrent l'existence de radon dans l'atmosphère des vides miniers dans des proportions parfois très importantes, avec des teneurs pouvant dépasser 10 000 Bq.m-3 en mesure ponctuelle. La migration de ce gaz depuis les vides miniers vers les bâtiments est susceptible d'exposer les personnes à un risque sanitaire.
Après une présentation des propriétés du radon et des effets sanitaires qu'il peut induire, le document aborde les différentes techniques disponibles pour la mesure du radon. Les aspects dosimétriques et réglementaires sont ensuite présentés.
Le document traite alors plus particulièrement du radon en environnement minier, notamment en présentant les différentes sources d'exposition possibles. 
Pour en savoir plus (rapport de 51 pages disponible sur le site de l'Ineris)

 

Les cendres de charbon et les phosphogypses par l'Association Robin des Bois
de janvier 2009

Etude sur les dépôts historiques de déchets contenant de la radioactivité naturelle renforcée, réalisée à la demande de l'ASN (Autorité de Sûreté Nucleaire)

http://www.robindesbois.org    rubrique Dossiers

 

 

L'état de santé de la population en France

Cet ouvrage fournit en 2007 une vision d'ensemble de l'état de santé de la population en France. Il constitue le second rapport de suivi des objectifs associés à la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004, après une première édition en 2006. (Ouvrage en vente à la Documentation Française)

Chapitre 19 : Exposition au radon dans les bâtiments publics

 

 

 

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